L'acceptation
La grande découverte des pionnières de l'accompagnement des personnes en fin de vie (qui est en fait la redécouverte de l'un des fondements de la condition humaine, mais intégrée à la vision moderne du monde) est que nous avons le pouvoir d'accepter de mourir. Et même de nous retrouver sereins face à la plus tragique des certitudes. A partir de cette acceptation majeure, toutes les autres acceptations des difficultés de l'existence deviennent envisageables. La personne qui a le mieux exploré et analysé ce processus d'intégration et de maturation (qui se situe au coeur de toute véritable initiation) est sans doute la psychiatre helvético-américaine Elisabeth Kübler-Ross, généralement considérée comme la fondatrice des soins palliatifs avec la Britannique Cicely Saunders.
Elisabeth Kübler-Ross n'avait pas vingt ans quand elle repéra chez l'être humain le mécanisme (magnifiquement complexe) du deuil. Il ne s'agit d'ailleurs pas, à l'époque pour elle, du deuil absolu, ni d'une confrontation directe à la mort, mais d'un deuil relatif : celui de la perte de la vue. Pour payer ses études, la jeune femme travaille en effet comme assistante d'un grand ophtalmologue zurichois qui soigne notamment des enfants sévèrement atteints. Certains deviennent peu à peu aveugles. En les observant, eux et leurs familles, Elisabeth Kübler-Ross met le doigt sur ce qu'elle appellera plus tard "les cinq stades du deuil".
Le deuil en 5 stades
1- Le premier stade est le déni. L'enfant malade et/ou ses parents refusent d'entendre ce que leur dit l'expert : le petit pourrait perdre la vue. On n'entend pas, on refuse, on va voir un autre médecin.
2- Le second stade est celui de la révolte : confronté à ce qui s'avère finalement la triste réalité, le sujet et/ou son entourage entre dans une colère qui peut s'adresser au praticien, ou à une autre personne ou au destin, ou à Dieu, etc. Grande montée d'adrénaline et désir de destruction.
3- Le troisième stade est le marchandage : par exemple, les parents finissent par accepter l'idée que leur enfant va perdre un oeil, mais pas les deux : Tous les espoirs sont canalisés vers ce qui reste à sauver. Hélas, finalement, ce sont les deux yeux qui sont touchés. La perte de la vue sera totale.
4- Alors le sujet et/ou ceux qui l'accompagnent atteignent le quatrième stade, celui de la dépression. Plus rien n'a de sens, ni ne vaut la peine d'être vécu. Chute dans une préfiguration de la perte désormais inéluctable, la tragédie a bien lieu et semble emporter les intéressés.
5- C'est alors que, dans ce qui pourrait sembler un paradoxe, arrive un cinquième stade : celui de l'acceptation. Si les quatre autres stades ont été réellement vécus, le cinquième a de fortes chances de survenir. Après avoir nié, réagi par la colère, marchandé et déprimé, l'enfant désormais aveugle transcende l'horreur et s'avère rayonnant. Ainsi Elisabeth Kübler-Ross assiste-t-elle, stupéfaite, à la métamorphose de familles entières, dont la petite "victime" devient en quelque sorte le sauveur...
Un parcours libérateur d'énergie
Plus tard, devenue psychiatre aux Etats-Unis, Elisabeth Kübler-Ross tiendra pendant deux ans, dans un hôpital universitaire de Chicago, un séminaire dont les principaux "professeurs" seront des mourants. Les étudiants y apprendront, entre beaucoup d'autres choses, que les cinq phases du deuil, du déni à l'acceptation, s'appliquent à tous nos deuils, y compris les plus anodins. Vérifie-le sur toi-même : rappelle-toi, par exemple, la dernière fois que tu as perdu un objet auquel tu tenais. Eh bien, il y a de fortes chances pour que tu sois passé par chacun de ces cinq stades !
Bien sûr, ces stades sont à comprendre comme un schéma type. Dans la réalité, les choses ne sont jamais aussi claires que dans la théorie, et les cinq stades ne se suivent pas gentiment à la queu leu leu. On peut voir surgir du déni en pleine phase de marchandage. Et la révolte peut faire résurgence au beau milieu de ce que l'on prenait pour de l'acceptation. Cela ne signifie pas que cette dernière n'ait pas existé, mais qu'elle n'est pas encore solidement ancrée dans la vie de la personne concernée. Par contre, une fois l'acceptation vraiment installée, il peut se produire la chose suivante : la personne ayant définitivement renoncé à se battre "contre la mort", elle libère en elle-même une énorme énergie qui peut, éventuellement, lui faire connaître une rémission momentanée de son mal.
Livre des sagesses :
Reviens sur toi-même / Exercice d'imagination / Visualiser ta quête accomplie / L'acceptation / Stratégie du dauphin
Elisabeth Kübler-Ross n'avait pas vingt ans quand elle repéra chez l'être humain le mécanisme (magnifiquement complexe) du deuil. Il ne s'agit d'ailleurs pas, à l'époque pour elle, du deuil absolu, ni d'une confrontation directe à la mort, mais d'un deuil relatif : celui de la perte de la vue. Pour payer ses études, la jeune femme travaille en effet comme assistante d'un grand ophtalmologue zurichois qui soigne notamment des enfants sévèrement atteints. Certains deviennent peu à peu aveugles. En les observant, eux et leurs familles, Elisabeth Kübler-Ross met le doigt sur ce qu'elle appellera plus tard "les cinq stades du deuil".
Le deuil en 5 stades
1- Le premier stade est le déni. L'enfant malade et/ou ses parents refusent d'entendre ce que leur dit l'expert : le petit pourrait perdre la vue. On n'entend pas, on refuse, on va voir un autre médecin.
2- Le second stade est celui de la révolte : confronté à ce qui s'avère finalement la triste réalité, le sujet et/ou son entourage entre dans une colère qui peut s'adresser au praticien, ou à une autre personne ou au destin, ou à Dieu, etc. Grande montée d'adrénaline et désir de destruction.
3- Le troisième stade est le marchandage : par exemple, les parents finissent par accepter l'idée que leur enfant va perdre un oeil, mais pas les deux : Tous les espoirs sont canalisés vers ce qui reste à sauver. Hélas, finalement, ce sont les deux yeux qui sont touchés. La perte de la vue sera totale.
4- Alors le sujet et/ou ceux qui l'accompagnent atteignent le quatrième stade, celui de la dépression. Plus rien n'a de sens, ni ne vaut la peine d'être vécu. Chute dans une préfiguration de la perte désormais inéluctable, la tragédie a bien lieu et semble emporter les intéressés.
5- C'est alors que, dans ce qui pourrait sembler un paradoxe, arrive un cinquième stade : celui de l'acceptation. Si les quatre autres stades ont été réellement vécus, le cinquième a de fortes chances de survenir. Après avoir nié, réagi par la colère, marchandé et déprimé, l'enfant désormais aveugle transcende l'horreur et s'avère rayonnant. Ainsi Elisabeth Kübler-Ross assiste-t-elle, stupéfaite, à la métamorphose de familles entières, dont la petite "victime" devient en quelque sorte le sauveur...
Un parcours libérateur d'énergie
Plus tard, devenue psychiatre aux Etats-Unis, Elisabeth Kübler-Ross tiendra pendant deux ans, dans un hôpital universitaire de Chicago, un séminaire dont les principaux "professeurs" seront des mourants. Les étudiants y apprendront, entre beaucoup d'autres choses, que les cinq phases du deuil, du déni à l'acceptation, s'appliquent à tous nos deuils, y compris les plus anodins. Vérifie-le sur toi-même : rappelle-toi, par exemple, la dernière fois que tu as perdu un objet auquel tu tenais. Eh bien, il y a de fortes chances pour que tu sois passé par chacun de ces cinq stades !
Bien sûr, ces stades sont à comprendre comme un schéma type. Dans la réalité, les choses ne sont jamais aussi claires que dans la théorie, et les cinq stades ne se suivent pas gentiment à la queu leu leu. On peut voir surgir du déni en pleine phase de marchandage. Et la révolte peut faire résurgence au beau milieu de ce que l'on prenait pour de l'acceptation. Cela ne signifie pas que cette dernière n'ait pas existé, mais qu'elle n'est pas encore solidement ancrée dans la vie de la personne concernée. Par contre, une fois l'acceptation vraiment installée, il peut se produire la chose suivante : la personne ayant définitivement renoncé à se battre "contre la mort", elle libère en elle-même une énorme énergie qui peut, éventuellement, lui faire connaître une rémission momentanée de son mal.
Livre des sagesses :
Reviens sur toi-même / Exercice d'imagination / Visualiser ta quête accomplie / L'acceptation / Stratégie du dauphin
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Extraits du livre des questions "le jeu du Tao"
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Pour participer au Jeu du Tao, veuillez lire d'abord les modalités : introduction, instructions, règles de base.