Paresseux dans l'effort

Publié le par Maât-Saâhem


ça y est, c'est reparti, un peu de métro, un peu de dodo, un peu de lolo, mais surtout du boulot, du boulot, du boulot, du boulot, du boulot...

Il n'empêche : pour une foule de nos contemporains terriens (la grosse majorité), c'est une chance insigne d'avoir du travail -à la fois pour se réaliser et pour gagner sa croûte. S'en plaindre serait donc tout bonnement grossier. Ok, bon, voilà, le travailleur qui a un job est donc un homme comblé.

Mais qui s'interroge... qu'est-ce que la paresse ? La vraie, la bonne, la paresse dont se pourlèchent les plantes et les animaux sauvages. L'eau, par exemple, quand elle coule, ne se met pas martel en tête : elle va dans le sens de la pente, et basta ! De la même façon, le vent, les vagues, le grouillement atomique, ou même le déchaînement solaire ne se fatiguent jamais -et pourtant quel travail ! Ou plutôt, quel déploiement de possibilités ! C'est bien simple : ils font tous le maximum, et pourtant ils se la coulent douce. Même au sein d'un effondrement galactique, je parierais que les éléments, en soi, restent "paresseux".

C'est bien sûr autre chose que la paresse de l'inaccomplissement. Finalement, les humains sont peut-être les seuls à posséder ce redoutable privilège : pouvoir, s'ils le veulent, demeurer inaccomplis. Du coup, leur tâche consiste à choisir : se déployer ou pas.

Serait-ce ce choix qui nous fatiguerait tant ?
Je me souviens d'une séance de shintaïdo (art martial non agressif, dérivé du karaté), particulièrement éreintante. Il fallait, accroupi, les pieds bien à plat, le dos rond, la tête pendante, rebondir comme une grenouille, ou comme une balle, sur des centaines de mètres. Au bout de cinquante mètres à peine, beaucoup d'entre nous s'écroulaient, les genoux et les jarrets cisaillés de douleur. Alors, maître Aoki, le fondateur, qui nous avait fait l'honneur de venir du Japon pour diriger notre apprentissage, nous a dit en riant : "Vous faites des efforts, beaucoup trop d'efforts ! Apprenez donc à être paresseux dans l'effort ! Comme l'eau qui coule."

Que serait un monde où tout le monde aurait compris ce que ce sage entendait par là ? Peux-tu imaginer, par exemple, la cité de Manhattan, ou Paris, habitée uniquement par des gens qui seraient "paresseux dans l'effort" ? A quoi cela ressemblerait-il ? Mais je te laisse, on m'attend, un boulot urgent -et je suis déjà en retard !



Livre des sagesses :

Nos pensées créent le monde  /  Evolution personnelle  /  Marouf le cordonnierLes 5 conditions amoureuses du bonheur  /  Paresseux dans l'effort  /  Dénouer les tensions



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Extraits du livre des questions "le jeu du Tao"
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Publié dans Jeu du Tao

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